dimanche 25 avril 2010

Fin, d'un livre Fanfan,



L'amour véritable, celui qui donne
L'amour pur. Et, je prétend que nous sommes fait pour lui. Pas pour la passion.
Les histoires sont faites pour se développer.
Crois-moi, la passion chronique est un trompe l'oeil, séduisant, mais un trompe l'oeil quand même. 
Quand tu sales trop un plat, tu tues les goûts les plus subtils, lorsque tu écoutes la musique trop fort, tu ne perçois qu'une partie des notes


les grands amants sont des mélomanes de l'amour,
des gourmets du sentiment,
pas des consommateurs de  piments rouges.
La Passion n'a pas grand chose a voir avec l'amour.


En perpétuant la saison des préludes, tu ne courais aucun risque.
Tu te protèges du mal?
Mais le mal fait partie de la vie
et on mène une existence d'invertébré si on ne l'affronte pas!
L'amour exige le risque de l'échec.


Il est interdit de jouer avec le coeur d'une femme.
C'est trop beau une femme!
Crois-moi, ceux qui ne s'engagent pas ne sont que des figurants,
pas des acteurs.
Ils font honte a notre espèce
ÊTRE UN HOMME
être un privilège.
Il faut en être digne.


Retiens bien ça : la seule chose importante en ce bas monde
est de rendre une femme heureuse.
Tout le reste n'est que vanité.


Alexandre Jardin


Ève-y



dimanche 18 avril 2010

J'écris ton nom, Liberté



Sur mes cahiers d'écolier
sur mon pupitre et les arbres
sur le sable sur la neige
J'écris ton nom


Sur toutes les pages lues
sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
j'écris ton nom


Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom


Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur les l'écho de mon enfance
J'écris ton nom


Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom





Sur mes chiffons d'AZUR
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom


Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom


Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur  la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coup en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom
J'écris ton

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom


Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom


Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom



Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
je suis né pour te connaître
Pour te nommer


Liberté

Paul Eluard




mardi 13 avril 2010

Bob Dylan Sur France Culture

Bob Dylan énerve et émerveille. Ses chansons ont croisé la vie de chacun d’entre nous. Et même son histoire, il nous semble la connaître par cœur, les rages du folk à la guitare sèche, la romance avec Joan Baez, et le passage à la guitare électrique, l’influence qu’il prend sur les Beatles, Jimi Hendrix et tant d’autres. En même temps, on s’y perd un peu. L’accident de moto, il a eu lieu, ou pas ? Et la drogue, un fait d’époque, ou déjà un miroir de la nôtre ? Et cette étonnante longévité, avec conversion brève au catholicisme, ses dix-sept maisons, les disques de pur génie et ceux qui s’encroûtent.





Une histoire paradoxalement encore largement vierge. Oui, c’est notre époque, ses démons, que nous lisons quand ces gamins de vingt ans, équipés de guitare, se propulsent au cœur des mouvements noirs de 1963, la crise des missiles de Cuba, l’assassinat de John Kennedy. Et c’est Dylan lui-même qui souvent a faussé les pistes : dans ses étonnantes Chroniques, parle-t-il enfin sans mensonge ?


Ce qui n’a pas été assez fait, c’est de suivre l’invention même des chansons : à quel univers de métaphores, à quelles techniques narratives elles empruntent, depuis leur originelle filiation à Woody Guthrie. Sa relation avec Allen Ginsberg est une des clés trop souvent minorées. C’est par lui qu’il accède à Rimbaud, qui lui donne sa grammaire.


Bob Dylan, dès ses 25 ans, confronté à un déni artistique aussi exagéré et planétaire que le statut accordé pendant deux ans au chanteur protestataire qu’il ne voulait pas se contenter d’être, a appris à taire ses secrets. En le suivant sur ses routes de vie, sur ses chemins d’écriture, on ne veut pas lever ce secret, mais comprendre par quoi il nous importe.

Ce faisant, dans l’immense profusion de l’œuvre, on est amené à retraverser ces mélodies qui agrippent, aigres comme son harmonica, à découvrir des versions rares, et en retrouver le contexte. Enigme de toucher à l’universel pendant une phase si brève de sa vie et produire ces hymnes aujourd’hui encore inusables, et sans cesse avoir à réinterroger, pour soi-même et continuer, ce mystère.


François Bon

dimanche 4 avril 2010

Mes journées

Le meilleur marché que je peux faire,
c'est sur France Culture
Il n'est pas de meilleur affaire
Que de faire le plein de culture,
C'est elle qui me donne courage et fer
Elle m'aide à avancer vers le futur