samedi 28 septembre 2013

Sonnets XIV


C'est si peu dire que je t'aimais que je t'aime et t'aimerai

Mon cher, cher amour


J'ai oublié le son de ta voix

être bien faisant, 


Mais je n'est oubliée pas les traits de ton visage

Ton fils, ne les a pas


Mais il a la profondeur de ton regard



Eve Nell

Tant que mes yeux pourront larmes épandre
A l'Heur passé avec toi regretter,
Et qu'aux sanglots et soupirs résister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre,

Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignard luth, pour tes grâces chanter,
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toi comprendre,

Je ne souhaite encore ne point mourir.
Mais, quand mes yeux je sentirais tarir,
Mais voix cassée, et ma main impuissante,

Et mon esprit en ce mortel séjour
Ne pouvant plus montrer signe d'amante,
Prierai le mort noircir mon plus clair jour.

Sonnets, Louise Labé

Grâce à l'amour de son père fasciné par la beauté et l'intelligence de cette petite fille vive et enjouée, elle reçoit une éducation exceptionnelle pour une " femme du peuple ". Louise apprend le latin, l'italien, quelques rudiments de grec, la musique (on l'appellera " La dame au luth "), mais aussi tous les arts des armes traditionnellement réservé aux hommes. Au mépris des condamnations religieuses de l'époque, elle s'habille en homme pour monter à cheval tel un écuyer et " Le capitaine LOYS " (comme on l'appellera aussi) s'illustre aux jeux martiaux de la joute. En 1555 par privilège accordé par le Roy, Louise est la seule lyonnaise de son temps à être publiée de son vivant.


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